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20 titles
- DirectorRichard LinklaterStarsRichard LinklaterRudy BasquezJean CaffeineA day in the life of Austin, Texas as the camera roams from place to place and provides a brief look at the overeducated, the social misfits, the outcasts and the oddballs.Petit bijou de la catégorie, tourné dans des décors péri-urbains d'Austin (Texas). Sur un ton proche de celui des films de Hal Hartley.
Ce qui n'aurait pu être qu'un exercice de style hermétique se révèle être un portrait d'une autre Amérique, celle que l'on aimerait rencontrer plus souvent.
Il s'agit d'une suite de courts courts métrages, tournés presque en plans séquences, présentant à chaque fois un nouveau personnage soit excentrique ou représentatif de la génération née vers 1965-70.
Les goûts cinématographiques sont largement générationnels et les musiques du film sont celles que j'écoutais dans les années '90 (Daniel Johnston, Butthole Surfers, Ed Hall, ...)
"Slacker" m'a donné envie d'explorer la filmographie de Richard Linklater. Alexis me conseille "A Scanner Darkly" (2006).
Découvert dans la salle Ledoux en novembre 2021 la copie DCP sortie en janvier 2020 en France (restauration par Criterion.)
10 - DirectorHal HartleyStarsAdrienne ShellyMartin DonovanRebecca NelsonAfter being thrown out of her house, Maria encounters a married woman who complains of not having children. Maria ends up in an abandoned house, where she meets Matthew. When a baby is kidnapped Maria sets out to find the woman."Trust" bénéficia d'un énorme hype à sa sortie (début 1992 en France et Belgique.)
Malgré un indéniable charme de la mise en scène, précise, qui peut rappeller celles de Carax ("Boy Meets Girl" en 1984) ou les débuts de Godard ("Vivre sa vie" en 1962), j'ai toujours été dubitatif face à des personnages creux qui vivent une histoire improbable.
Une lycéenne se fait engrosser par un camarade de classe. Il y a tout un propos confus autour du rapport à l'avortement (bien ou mal ? Je me suis endormi). Elle rencontre un homme plus vieux et plus instruit, un sympathique anarchiste qui quitte son boulot car il est obligé d'obéir à des ordres d'incompétents et de collaborer à l'obsolescence programmée (aspect intéressant de l'argument, comme le concept, à peine effleuré, des personnes qui changent selon le contexte.)
Ils vivent tous les deux dans une famille toxique, mais y restent, alors qu'il auraient pu tenter de construire une nouvelle vie ailleurs (les USA sont vastes, ce qui est une chance par rapport à la Gerbik.)
Ensuite il est beaucoup question de l' « amour » et du « mariage » (il n'y a bien sûr de mariage véritable, ayant du sens, que dans la Sunnah solidement comprise, tout le reste n'est que fornication... Je me suis rendormi), elle décide alors finalement d'avorter et l'homme est mécontent (je rappelle qu'il n'est pourtant pas le père et qu'il connaît la fille depuis peu), donc s'attire plusieurs années de prison.
Le spectateur est supposé croire que la jeune fille va sagement l'attendre suite à leurs conversations sur l' « amour » ? Quelle belle histoire d' « amour fou » impossible !!!
Cela a duré combien de temps entre eux ? Un mois ou deux, peut-être moins. Rien n'indique une alchimie particulière entre ces personnages dépareillés.
Certes c'est fort joliment cadré, notamment le plan final. Mais fondamentalement beaucoup trop naïf, au-delà du tolérable.
Revu une copie d'époque en très bon état (quelques traces d'usure) en février 2023 dans la salle Ledoux.
petit 9 - DirectorKevin SmithStarsBrian O'HalloranJeff AndersonMarilyn GhigliottiA day in the lives of two convenience clerks named Dante and Randal as they annoy customers, discuss movies, and play hockey on the store roof.Inspiré par le cinéma de Jim Jarmusch ou Hal Hartley (c'est également situé dans l'état du New Jersey), mais en version fauchée (bricolé comme "C'est arrivé près de chez vous", c'est tourné en 16mm et gonflé en 35, ce qui provoque un gros grain -qui semble avoir été gommé lors de la numérisation.)
Il s'agit d'un film générationnel, rock, avec notamment de la musique de Girls Against Boys.
Ces éléments et le décor, quasiment unique, de la supérette donnent une identité particulière à "Clerks".
En 1994, il y a eu un hype. Il y aurait eu une longue file pour sa projection au Musée dans le cadre de "Cinédécouvertes". Je l'ai vu à sa sortie au Churchill à Liège et revu au Musée vers 2002. Encore revu dans la salle Ledoux une copie belge, en parfait état (ce qui prouve que les « restaurations » sont abusives), en novembre 2022.
"Clerks" contient des dialogues et situations truculents, mais dans la même catégorie je préfère le moins populaire, mais plus profond "Slacker" (1990) de Richard Linklater.
9 - DirectorKelly ReichardtStarsLisa DonaldsonLarry FessendenDick RussellCozy, a dissatisfied housewife, meets Lee at a bar. A drink turns into a home break-in, and a gun shot sends them on the run together, thinking they've committed murder.Trop léger moyen métrage (70 minutes) qui aurait pu être plus abouti. Les personnages sont des immatures insatisfaits, voire répugnants, comme la mère qui n'aime pas ses enfants, auxquels on ne peut s'attacher ou s'identifier.
Sans doute influencé par Tennessee Williams, il y a une attirance certaine pour les détails sordides, comme la veuve qui, une demi-heure après l'enterrement de son mari, couche avec le croque-mort.
Ce qui distingue ce produit des autres de la même catégorie est l'excellente utilisation des espace péri-urbains de la Floride, notamment un échangeur d'autoroute.
La photographie en 16mm est soignée.
Réalisé en 1994, mais sorti en 1995 (pas en Belgique), il y a de la musique à la Pavement.
Découvert dans la salle Ledoux en novembre 2021 une restauration numérique par Oscilloscope Laboratories, à l'initiative de l'UCLA en collaboration avec le festival Sundance. C'était le DCP sorti en France en 2019.
8 - DirectorWes AndersonStarsLuke WilsonOwen WilsonNed DowdThree friends plan to pull off a simple robbery and go on the run.Tourné autour d'Austin, comme "Stacker" (1990) le chef-d'œuvre de la catégorie que j'avais noté "10".
"Bottle Rocket", du sous-frères Cohen, est un court métrage rallongé, très bavard, que j'ai découvert sans sous-titre dans la salle Ledoux en juillet 2022.
C'est une sorte de blague réalisée entre amis de la classe moyenne supérieure.
Le réalisateur et les acteurs sont depuis devenus très connus.
La vraie surprise est l'actrice mexicaine Lumi Cavazos qui illumine ce film, mais semble gaspillée. Sa relation avec un des protagonistes paraît artificielle.
Petit rôle pour James Caan ("Rollerball" en 1975, "Futur immédiat, Los Angeles 1991" en 1988, "Misery" en 1990) que je n'ai pas reconnu. (Quelques heures après avoir écrit ces mots, l'acteur est mort.)
7+1(vu l'absence de sous-titre) - DirectorNeil LaButeStarsAaron EckhartMatt MalloyStacy EdwardsTwo business executives--one an avowed misogynist, the other recently emotionally wounded by his love interest--set out to exact revenge on the female gender by seeking out the most innocent, uncorrupted girl they can find and ruining her life.Adaptation d'une bavarde, mais intelligente pièce de théâtre morale.
La mise en scène est modeste, presque minimaliste, mais réfléchie.
Découvert une copie belge d'époque en très bon état dans la salle Plateau, en octobre et novembre 2023.
gros 8 - DirectorRichard KellyStarsJake GyllenhaalJena MaloneMary McDonnellAfter narrowly escaping a bizarre accident, a troubled teenager is plagued by visions of a man in a large rabbit suit who manipulates him to commit a series of crimes.Teen-movie dans la classe moyenne supérieure. Je ne fais pas partie du public-cible.
Le rythme est décousu et lent.
La photographie est soignée, mais pas non plus exceptionnelle.
"Donnie Darko" exigerait, dit-on, une seconde vision.
Découvert dans la salle Ledoux en janvier 2023.
gros 7 - DirectorCory McAbeeStarsCory McAbeeRocco SistoGregory Russell CookSamuel Curtis, an interplanetary trader, sets forth through a rustic and remote solar system, unaware that his old friend Professor Hess is trying to kill him.La copie de ce film indépendant californien, projet soutenu par Sundance, a une histoire avec Bruxelles qui est plus intéressante que le film lui-même.
Sélectionné lors d'un festival au Forum des Images à Paris, "The American Astronaut" a pour l'occasion bénéficié d'une copie sous-titrée en français. Le collectionneur américain Jack Stevenson (un copain du réalisateur, ce dernier étant originaire de Richmond, dans la banlieue nord de San Francisco), devenu animateur d'un cinéma à Copenhague, a récupéré la copie pour tenter de distribuer le film en France, ce qui ne s'est finalement pas fait. En 2004, le regretté "Septième parallèle" le programme au Nova. Puis, pendant vingt ans, les bobines ne sortent plus de la réserve danoise. Le bâtiment investi par Stevenson devant subir d'importants travaux de transformations en 2025, il a confié la copie à la collection du Nova, entreposée à la Cinémathèque royale. Le Nova a profité de l'occasion pour montrer une seconde fois la copie, en février 2024.
Présenté comme « culte », c'est fortement surestimé. Il y a quelques très bonnes idées, mais insuffisamment exploitées. C'est trop rarement drôle. Parfois lent, bavard jusqu'à l'irritation.
Ce long métrage ressemble plutôt à un court abusivement rallongé. En outre, la narration est brouillonne et j'ai plusieurs fois décroché.
Le titre et un photogramme du film m'avaient laissé espérer un "Mars Attacks!" en version fauchée ou un hommage aux productions bis des années '50 à la Ed Wood.
Cependant, le résultat est en réalité proche du mauvais Aki Kaurismäki rockabilly, comme ses indigestes "Leningrad Cowboys". J'ai pensé à ça PENDANT le film et je lis le même avis dans le titre du premier commentaire sur l'IMDb.
On peut aussi y trouver un côté Guy Maddin. Voire Jim Jarmusch.
Le spectateur a surtout l'impression d'un long clip pour le groupe ringard du réalisateur (plus ou moins influencé par Frank Zappa), une sorte de private joke qui a pour vocation d'amuser leurs fans.
La photographie, parfois inspirée de l'expressionnisme allemand ou des serials des années '30 ("Flash Gordon"), est de bonne qualité, surtout comparée au reste.
petit 6 - DirectorKelly ReichardtStarsDaniel LondonWill OldhamTanya SmithTwo old pals reunite for a camping trip in Oregon's Cascade Mountains.Découvert vers 2009 à l'Écran total de l'Arenberg, je n'en étais pas sorti enthousiaste.
L'avais noté "7". - DirectorMatthew PorterfieldStarsChristopher H. MyersStephanie VizziSarah Seipp-WilliamsChronicles two summer days in the life of a young recent family: Lena, 17, and Joe, 20, two recent and accidental parents residing in a diverse suburban neighborhood in northeast Baltimore City.Méditation simple, authentique et attachante
"Hamilton" est une fiction courte (une heure) et simple qui décrit, sans intrigue artificielle à la frères Dardenne, la vie quotidienne pendant deux jours d'été moites, les soucis et frustrations de quelques habitants d'une banlieue ouvrière de Baltimore (ville du cinéaste) : deux adolescents déjà parents, leur enfant, sa grand mère et des voisins.
Si le film suivant de Matthew Potterfield "Putty Hill" (2010) se démarquera de la production indépendante américaine par une certaine recherche narrative, celui-ci offre une photographie plus ciselée et agréable à l'œil (C'est tourné en 16mm et j'ai eu la grande chance d'assister à la projection d'une copie en ce format). Les acteurs non-professionnels (Robert Bresson est remercié au générique) sont parfaitement dirigés. Le travail sur le son est impeccable, il met en évidence les silences fertiles. Cette mise en scène minimaliste propose une méditation sur la vie, rien d'extraordinaire, mais le résultat est une œuvre authentique et attachante. Le directeur de la photographie de ces deux films est Jeremy Saulnier qui a lui-même réalisé en 2006 la comédie d'horreur "Murder Party" et en 2013 "Blue Ruin", film de genre tarantinesque, lo-fi, réussi, mais pas inoubliable, même si la synesthésie de certaines scènes est impressionnante.
Vu au Nova début 2012.
9 - DirectorJeff NicholsStarsMichael ShannonDouglas LigonBarlow JacobsSet in Arkansas, this poetic and powerful film directed by Jeff Nichols (Mud, Take Shelter) tracks a blood feud that erupts when two sets of half-brothers come to blows at their father's funeral.L'ai sans doute découvert lors de "Cinédécouvertes" en 2007. Je n'avais pas du tout aimé.
« Ces films sont tous conçus en fonction de leurs budgets : comment faire des films dramatiques bon marché qui se déroulent dans des environnements suffisamment étrangers au public blanc aisé et attrayants pour les critiques américains de gauche. Le "film alternatif" est devenu aussi stéréotypé que ce qu'il prétend ne pas être.
Tous ces films ont le même but que des émissions de télé-réalité, les bourgeois horrifiés regardant les classes indisciplinées, les films fétichisant la culture baraki-quart-monde, leurs caméras s'attardant sur la rouille, la ferraille, les épaves de véhicule, enfants pauvres, femmes catatoniques, crasse, pauvreté et dénuement dans un monde peuplé de montagnards barbus et armés. Chaque année, Sundance sert la même chose.
Mais contrairement aux films du free cinema britannique, de la nouvelle vague française ou du mouvement néoréaliste italien, aucune tentative n'est jamais faite pour explorer le contexte social de ces pauvres personnages. C'est la crasse comme choix esthétique et l'histoire n'est rien d'autre qu'un squelette, prétexte sur lequel accrocher la crasse.
Ces réalisateurs nous emmènent faire du lèche-vitrine à travers un carnaval grotesque de péquenauds et d'excentriques. Nous les dévisageons, ils nous menacent depuis leurs cages et nous rentrons chez nous. »
(Traduit, raccourci et retouché à partir d'une pertinente critique de l'utilisateur tieman64.)
3 - DirectorKelly ReichardtStarsMichelle WilliamsLucyDavid KoppellOver the summer, a series of unfortunate happenings triggers a financial crisis for a young woman and she soon finds her life falling apart.Au début de ce "Rosetta en Oregon", je pensais qu'il s'agit du plus sympathique film de la réalisatrice Kelly Reichardt (j'en ai vus trois auparavant et je ne suis pas fan), certainement car l'actrice (Michelle Williams, parfaite) est jolie et je suis naturellement attiré par les paysages de la région (Portland).
Les bobos ont des préjugés étranges sur les pauvres. On nage en pleine confusion. Il faudrait d'abord leur expliquer que le problème principal des pauvres n'est pas forcément le revenu du travail, mais surtout les dépenses. En conséquence, les pauvres ne se déplacent pas, contrairement aux riches que je croise régulièrement au retour de Lisbonne ou au départ pour Rotterdam, Paris ou Londres. Donc, pourquoi cette jeune femme séduisante voyagerait-elle de l'Indiana à l'Alaska dans une vieille voiture usée qui risque de tomber en panne ? Dans ce cas, cette personne, semblant pourtant saine d'esprit, déménagerait moins loin (par exemple, elle s'est arrêtée à Salt Lake City) ou prendrait l'avion.
Le garde de sécurité qui lui offre six dollars, c'est totalement dérisoire (le prix de son petit déjeuner au snack et moins que son trajet en taxi, gaspillage dans sa situation critique.)
La jeune femme ne possède pas de téléphone portable, alors qu'en 2007, cet appareil essentiel coûtait à peine quelques dizaine d'euros ! Et il existait des formules très bon marché qui permettaient de recevoir les appels, même quand le crédit était épuisé.
Elle se plaint de ne plus avoir d'adresse, mais qui aurait prévenu les autorités de son récent départ de chez sa sœur ?
À Portland, il y a des missions protestantes où des assistants sociaux bienveillants pourraient aider cette paumée. Les jeunes femmes sont beaucoup plus facilement aidées que les hommes...
On martèle une prétendue « égalité des sexes », mais les assistantes sociales (la grande majorité des assistants sociaux sont des femmes) sont généralement issues des classes sociales les plus basses, les moins éduquées, les plus arriérées... En conséquence, elles estiment à l'unanimité que « les hommes n'ont qu'à traverser la rue pour trouver un emploi en pénurie »... À cela s'ajoute à Bruxelles une énorme dose de racisme anti-autochtone, les assistantes sociales, majoritairement issues de « la diversité », se vengent de leurs frustrations, avec la bénédiction de leur hiérarchie « socialiste », souvent d'autres importés incrustés.
... Et, justement, cela nous amène au plus grave problème : comme dans "Rosetta", cette jeune femme attirante ne s'inscrit pas sur un site de rencontre grâce auquel elle aura l'embarras du choix pour se faire inviter au restaurant chic, voire gastronomique, et même loger, sans forcément être obligée de baiser (il suffit qu'elle prétexte une migraine, ses règles ou que sais-je... Faisons confiance à l'inépuisable imagination féminine.)
Cela n'a aucun sens. Avant de partir à des milliers de kilomètres sans argent, elle aurait pu simplement squatter chez un de ses ex ou céder aux avances d'un de ses soupirants pas trop repoussant.
Alain Soral a parfaitement décrit comment sa sœur Agnès entrait gratuitement en boîte de nuit, tandis que lui restait coincé devant la porte, avant de se résigner à rentrer dans son studio minable, pour se masturber.
Bref je ne crois pas une seconde à l'histoire de cette jolie fille qui saute dans le premier train de marchandises qui passe, sans être certaine de sa destination, ce qui annonce un sérieux problème, surtout quand on n'a pas de téléphone donc, pour appeler les secours. Pourquoi mettre sa vie en danger ? Pourquoi ces choix inexplicables ? D'autres options étaient possibles comme trouver un petit boulot à Portland, fréquenter une mission protestante ou payer le voyage en bus (il lui reste un peu moins de 500 dollars.)
Et voilà la fin ouverte (d'un film court qui paraît plus long) que les bobos et autres superficiels estiment « subtile », mais que je juge plutôt facile, en plus de sonner faux (le chien est la protection essentielle de cette frêle femme, qui ne prend même pas contact avec son nouveau propriétaire). Car comme je le répète, le véritable souci, difficile, va se poser plus tard, après le générique de fin, quand le train risque de s'arrêter au milieu des forêts, loin de la civilisation. Les nuits sont fraîches. C'est dangereux. Wendy, sans équipement ni sac de couchage, risque de ne pas survivre.
Même avant, le personnage principal n'est pas suffisamment présenté... Quelles sont ses motivations ? Rien n'explique pourquoi elle part à l'aventure si loin, alors que les Grands Lacs ou la côte Est sont plus proches. Ou qu'il existe des solutions plus simples et évidentes pour les jolies jeunes femmes fauchées, comme expliqué ci-dessus.
Bref, comme "Rosetta" cela se prétend « réaliste », alors qu'en fait cela ne l'est pas du tout, mais en réalité issu de l'imaginaire bourgeois.
Je dois avertir d'une répugnante scène de zoophilie absolument dégueulasse où l'actrice (Wendy) embrasse son chien (Lucy) sur la bouche AVEC LA LANGUE !!!
À noter : la musique de Will Oldham (Palace) qui avait joué un rôle principal dans le précédent film de la réalisatrice "Old Joy" (2006) et qui joue un petit rôle dans celui-ci.
Découvert en copie d'époque, parfaitement conservée, dans la salle Ledoux en novembre 2022.
petit 7 - DirectorMatthew PorterfieldStarsSky FerreiraZoe VanceJames Siebor Jr.A young man's untimely death unites a fractured family and their community through shared memory and loss.Expérimentations narratives sur fond de paupérisation de la classe laborieuse blanche américaine.
Avec son très petit budget (tourné en douze jours, filmé en HD sans lumière) et ses acteurs amateurs, "Putty Hill" se démarque de la production indépendante américaine par une certaine recherche. Dans l'air du temps, le jeune réalisateur (dont la première œuvre de 65 minutes, en 2006, traitait déjà du même sujet) joue du faux documentaire, avec une voix off qui rappelle le cinéma de Peter Watkins, pour pousser la fiction. Mais on ne retrouve pas la radicalité étouffante de "Dans la chambre de Vanda" (2000) de Pedro Costa ou l'ingéniosité ludique de "Ce cher mois d'août" (2008) de Miguel Gomes. Le deuxième film de Matthew Potterfield partage de nombreux points communs avec la perle de Gomes : projet avorté puis transformé, chansons de variété, séquence de baignade d'un groupe de jeunes dans une rivière, portrait du peuple, etc.
Si l'expérimentation est plutôt réussie au niveau formel (jusqu'à la partie finale, moins intéressante), la tentative d'enquête sociologique sur le quotidien triste de la classe laborieuse blanche paupérisée de Baltimore, malgré son réalisme général, paraît inaboutie, des scènes sont ratées. Le matériau n'est pas transcendé. L'ensemble, proche de la vie, est sincère et sympathique, plus pertinent que l'intégrale des très largement surestimés frères Dardenne qui, eux aussi, prétendent travailler (avec beaucoup plus de moyens financiers et techniques) sur les laissés-pour-compte de leur ville.
"Putty Hill" a été récompensé en 2010 par le Grand Prix du Jury (présidé par Monte Hellman) du Festival International du Film de la Roche-sur-Yon et est depuis généreusement défendu par son programmateur Emmanuel Burdeau (ancien rédacteur en chef des Cahiers du cinéma.)
Vu en septembre 2011 au Nova.
8 - DirectorKelly ReichardtStarsMichelle WilliamsBruce GreenwoodPaul DanoSettlers traveling through the Oregon desert in 1845 find themselves stranded in harsh conditions.Découvert dans la salle Ledoux vers 2018.
8 - DirectorMiranda JulyStarsMiranda JulyHamish LinklaterDavid WarshofskyWhen a couple decides to adopt a stray cat their perspective on life changes radically, literally altering the course of time and space and testing their faith in each other and themselves.Ce court métrage rallongé devient un involontaire documentaire sur la vie creuse d'un couple de détestables bobos/hipsters de 35 ans qui attendent, dans le confort (ne manquent de rien) et l'insouciance (prof de danse pour enfants, bénévole d'une association écolo), l'héritage familial.
C'est maniéré et rappelle le cinéma de Michel Gondry. Du sous-"Eternal Sunshine of the Spotless Mind" (2004). On décèle également des influences de "Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain" (2001) de sinistre mémoire.
Le film ayant été distribué en pellicule, les générations futures (s'il y en a), l'intelligence artificielle ou les extra-terrestres pourront contempler à quoi ressemble la fin d'une civilisation.
Alors que c'est tourné à Los Angeles (ça aurait pu être situé à Bruxelles, Lille, Paris ou Toulouse, ...), l'Allemagne a également participé au financement. Elle aurait mieux fait de construire des centrales nucléaires et, ainsi, assurer son indépendance énergétique.
Le précédent film de la cinéaste "Moi, toi et tous les autres" (2004) a la réputation d'être plus réussi, rafraîchissant.
Vu en septembre 2022 dans la salle Ledoux.
4 - DirectorEvan GlodellStarsEvan GlodellTyler DawsonJessie WisemanTwo friends spend all their free time building flame-throwers and weapons of mass destruction in hopes that a global apocalypse will occur and clear the runway for their imaginary gang "Mother Medusa".Ce faux road-movie apocalyptique à budget minuscule (17 000 dollars officiellement) commence comme un film indépendant Sundance typique avec ses post-adolescents immatures provinciaux qui boivent des bières et du whisky en fumant des cigarettes et des joints et blasphémant toutes les dix secondes, le tout mal filmé par une caméra bon marché instable. L'étalonnage est si jaune que même Jean-Pierre Jeunet n'avait jamais osé le pousser à ce point. Il y a plein d'effets faciles pour faire arty trash MTV.
Présenté par le Cinémathèque royale comme un rip-off de "Mad Max", en réalité cet élément n'est même pas secondaire, mais un détail du décor/scénario, un espace auto-mythologique dans lequel les personnages placent leur fantasmes post-apocalyptiques comme leur terreur des résignations adultes. En gros c’est la métaphore de l’apocalypse qui se déclenche dans ta tête quand tu découvres que ta copine t’a trompé.
Après une heure globalement ennuyeuse, malgré quelques bonnes idées et quelques complaisantes scènes de cul entre deux dialogues ridicules, un rebondissement transforme cette vague romance en thriller mélodramatique sanglant qui ne décolle jamais vraiment, en raison de l'amateurisme du projet et d'un montage non-chronologique qui ajoute inutilement de la confusion. Cette ambiguité serait en réalité, peut-être, l'hallucinante représentation de ce qu'est, mentalement, une apocalypse intime [représentation seulement car ATTENTION SPOILER : mais en fait non c’est pas grave que tout le monde s’entretue ou se suicide sans réelle raison, ce n'importe quoi grotesque n’était (peut-être ?) qu’un rêve ! FIN DU SPOILER]
Dans la même catégorie, "Blue Ruin" (2013) de Jeremy Saulnier est meilleur.
La naïveté du film, ses maladresses éhontées et son sujet m'ont rappelé le navet "The Room" (2003) de Tommy Wiseau (à ne pas pas confondre avec le navet belge du même titre réalisé par Giles Daoust en 2006.)
Vu dans la salle Ledoux en avril 2014 en DCP sous-titré en français par le PIFFF.
6 - DirectorJeff NicholsStarsMichael ShannonJessica ChastainShea WhighamPlagued by a series of apocalyptic visions, a young husband and father questions whether to shelter his family from a coming storm, or from himself.Jeff Nichols est un réalisateur formaté au minimalisme à la Sundance. Il situe ses films dans le prolétariat blanc protestant du Midwest.
Une dizaine d'années plus tôt, j'avais vu son premier long métrage "Shogun Stories" (2007) que j'avais détesté (noté "3"), puis vu "Mud", son long métrage de 2012 (noté "8"), et j'ai découvert "Taken Shelter" en septembre 2021 dans la salle Ledoux remplie.
Je ne comprends pas du tout l'enthousiasme envers ce Jeff Nichols qui me paraît très largement surestimé.
"Taken Shelter" est très lent et le spectateur n'est pas récompensé pour sa patience.
Après presque deux heures, il y a un fort discutable twist final.
petit 7 - DirectorJeff NicholsStarsMatthew McConaugheyTye SheridanJacob LoflandTwo young boys encounter a fugitive and form a pact to help him evade the vigilantes that are on his trail and to reunite him with his true love.Scénario cousu de fil blanc, le spectateur sent trop les ficelles grossières. Invraisemblances.
Document intéressant sur les (navrantes) normes sociales morales aux USA en 2012, en particulier concernant l'amour, le divorce, le sexe, etc. Beaucoup de blasphèmes.
Le réalisateur, influencé par Terrence Malick, utilise bien les décors naturels du Mississippi, dans l'Arkansas.
Vu en DCP dans la salle Ledoux en décembre 2014.
8 - DirectorJeremy SaulnierStarsMacon BlairDevin RatrayAmy HargreavesA mysterious outsider's quiet life is turned upside down when he returns to his childhood home to carry out an act of vengeance. Proving himself an amateur assassin, he winds up in a brutal fight to protect his estranged family.Le directeur de la photographie de Matthew Porterfield réalise des films de genre tarantinesques, à très petit budget.
Celui-ci est lo-fi, réussi, mais pas inoubliable, même si la synesthésie de certaines scènes est impressionnante.
Vu en HD parfait et sous-titré au Nova en mars 2014.
9 - DirectorNoah HuttonStarsDean ImperialMadeline WiseBabe HowardStruggling to support himself and his ailing younger brother, delivery man Ray takes a strange job in a strange new realm of the gig economy.Ce sympathique ofni est une comédie absurde dans une forme minimaliste un peu terne, à la Sundance. C'est surtout une pertinente caricature corrosive de l'ultralibéralisme et son économie numérique, ubérisée.
Pour moi, la mayonnaise a vraiment pris de la moitié aux trois-quarts. J'ai ri plusieurs fois de bon cœur.
Mais il n'y avait pas matière à un film si long, ou alors il fallait retravailler le scénario qui contient incohérences et faiblesses. En outre, cela s'essouffle ; la fin manque de relief.
Le jeune réalisateur, un enfant de la balle né dans le milieu, a besoin d'un regard extérieur, notamment sur le scénario, le montage et même la musique.
Découvert au Nova en septembre 2021.
gros 8