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- DirectorLuigi Romano BorgnettoVincenzo DenizotStarsBartolomeo PaganoLeone PapaClementina GayThe uncle of Josephine employs gangsters to abduct her, and in fleeing from them she enters a motion picture theater, where she sees Maciste playing in the screen drama, "Cabiria." The story pictures Maciste escaping from prison by bending iron bars, and Josephine decides that a man of his strength can be of much assistance to her. She obtains his address, and going to him she relates her experience. At first he is inclined to doubt the truthfulness of her story, but later, when he sees half a dozen ruffians attacking her, he intercedes in the girl's behalf, and single handed subdues them. Maciste demonstrates his marvelous strength in many other thrilling incidents, and finally runs down the uncle and his gang, and turns them over to the authorities.Spin-off bon marché de "Cabiria" et premier de la série des Maciste.
Produit dans le but de capitaliser sur le succès de "Cabiria" (1914), première superproduction mondiale (remarquable pour ses mouvements d'appareils innovants et moyens ambitieux qui influenceront D. W. Griffith et Cecil B. DeMille, mais aussi ses acteurs gesticulants et grimaçants comme à l'opéra), le Maciste inaugural, bien que court (70 minutes), paraît beaucoup plus long. L'argument a pour cadre l'époque contemporaine, ce qui permet d'éviter d'onéreuses dépenses en costumes, figurants et décors.
Le scénario est dans la même veine que les serials de Louis Feuillade, mais la mise en scène est moins élégante. Une déception : peu de trucages pour illustrer la force du colosse.
L'occasion de visiter (très brièvement) le studio de Turin où fut tourné "Cabiria". Seulement une valeur de document historique, donc. Qui permet de prouver, puisque l'on assiste à une projection dans le film, que les films muets étaient accompagnés par un orchestre dirigé, non pas par un pianiste qui improvise. Ce qui sera confirmé en 1929 dans "A Cottage on Dartmoor", chef-d'œuvre anglais du muet agonisant.
La première série des Maciste (interprétée par Bartolomeo Pagano) se divise en une période italienne (jusqu'en 1922), une allemande (de 1922 à 1924) et une seconde italienne (de 1924 à 1927) aux mises en scène plus soignées. Le plus intéressant est "Maciste aux enfers" (1925) de Guido Brignone, avec ses femmes démoniaques, décors fantastiques inspirés par les gravures de Gustave Doré et effets spéciaux signés Segundo de Chomon. Film qui a poussé Federico Fellini à faire du cinéma et qui a influencé plus ou moins directement Luigi Cozzi. En 1962, Riccardo Freda en réalisera un semi-remake suite à la résurrection sonore, en couleurs, Dyaliscope et en costumes du héros, dans une Antiquité revue par Cinecittà, proche de l'heroic fantasy, au cours du second âge d'or du péplum (1957-1965) : "Maciste en enfer". C'est l'un des opus les mieux cotés de cette seconde série du début des sixties avec "Maciste contro il vampiro/Maciste contre le fantôme" (1961) de Sergio Corbucci et Giacomo Gentilomo et "Maciste contre Zorro" (1963) d'Umberto Lenzi. - DirectorGunnar SommerfeldtStarsAmund RydlandKaren PoulsenRagna WettergreenAfter the Nobel prize winning Knut Hamsun-novel, with it's criticism of industrialization, urbanizing and loss of values. The farmer Isak makes a farm out of barren soil, together with Inger and their two sons. She kills the third.Adaptée d'un roman à succès du prix Nobel Knut Hamsun, cette très importante production (dans le contexte de l'époque et de la Norvège), tournée en décors naturels, fut longtemps considérée comme perdue. Vers 1990 une copie fut découverte à New York et une autre fut retrouvée à la cinémathèque des Pays-Bas. Au Musée du cinéma de Bruxelles, j'ai assisté à la projection du DVD de la version restaurée, sur base des deux copies, par le Norwegian Film Archives. Je n'ai malheureusement pas eu la chance de juger de la qualité de la composition orchestrale écrite pour ce film par Leif Halvorsen, l'institution belge préférant violer l'intégrité des œuvres en imposant, à la place du son original, un démuni pianiste solitaire en totale improvisation, une attraction pour touristes.
Présenté abusivement comme un « chef-d'œuvre oublié de l'Histoire du cinéma », la réalité est très décevante. Le résultat de la restauration est médiocre. Il s'agit de contretype de contretypes (16mm ?), l'image est floue, trop contrastée. Il manque une quinzaine de minutes, mais cela semble déjà beaucoup trop long. Le scénario, une ode à l'individualisme, est inintéressant, même si le cadre est pittoresque, et plein d'invraisemblances : un ermite, vivant à une dizaine de kilomètres des voisins les plus proches, vend du bois au village pour survivre, alors que ce n'est pas ce qui manque dans la région. Il parvient même à investir dans l'immobilier et à s'acheter du matériel agricole ! Une paysanne, sans doute illettrée, isolée dans la lande et qui n'est pas abonnée aux cours du marché en temps réel, est curieusement informée du prix du bétail de boucherie ! Une dame âgée, qui tient à peine sur les jambes, ne cesse de faire des aller-retours dans les montagnes enneigées ! Plusieurs femmes enceintes préfèrent accoucher seules (coutume du coin en dépit des précautions élémentaires ?) en trouvant un prétexte pour éloigner leur époux, qui semblent surpris lorsqu'ils voient leur enfant… Apparemment ils n'étaient au courant d'aucune des grossesses ! Un homme reste pendant plusieurs jours coincé sous un arbre en plein hiver, la jambe cassée, mais en bonne santé ! Il y a aussi des incohérences. Une intrigue secondaire évoque des problèmes socio-économiques dans une mine de cuivre, mais, dans la copie « restaurée » projetée en DVD par le Musée du cinéma de Bruxelles, cela ne mène à rien, n'aboutit nulle part.
Rien à signaler concernant la mise en scène, à l'exception de quelques panoramiques et d'un travelling lors d'une courte scène onirique, avec surimpression (vers la fin, à la 90 ième minute environ). Soyons positifs : les acteurs ne surjouent pas (par rapport à la moyenne) et c'est plutôt bien cadré.
Quatre ans plus tard, Carl Theodor Dreyer viendra en Norvège réaliser le mineur "Les fiancés de Glomdal", un "Roméo et Juliette" dans d'impressionnants paysages. - DirectorCarl Theodor DreyerStarsEinar SissenerTove TellbackStub WibergTore takes over the rundown family farm. Applying his youthful energy, he intends to make it into a big farm like Glomgården on the other side of the river, where beautiful Berit lives. Tore falls in love with her, but her father has promised her to rich Gjermund. As her wedding to Gjermund draws near, Berit runs away and seeks refuge with Tore and his parents. She soon falls deathly ill but recovers, asking for, and getting, her father's permission to marry Tore. Jealous Gjermund is determined to prevent their wedding, however, in a dramatic climactic scene playing out around the rushing river.Dreyer mineur en extérieurs sauvages magistralement filmés.
Un "Roméo et Juliette" dans d'impressionnants paysages naturels norvégiens.
L'argument est fort convenu et guère passionnant : Roméo est trop pauvre au goût du père de Juliette qui souhaite la marier à un prétendant plus riche. Juliette s'enfuit et se blesse. Roméo et ses parents la soignent. Le pasteur convainc le père de Juliette de la laisser épouser Roméo. Mais le promis frustré, jaloux, se venge. Roméo, emporté par les flots d'une rivière sauvage, se noie presque. Mais, grâce à Dieu, tout finit bien. L'amour et la morale triomphent.
Un petit Dreyer muet, un peu ennuyeux, qui vaut surtout par ses décors authentiques splendidement cadrés. - DirectorErnest Genval"Congo, cœur de l'Afrique" est un condensé de 19 minutes, destiné aux circuits commerciaux internationaux (les titres sont en anglais), des nombreux courts documentaires réalisés au Congo belge depuis 1925 par Ernest Genval, nommé en 1930 premier cinéaste officiel du Congo par le gouvernement belge.
Dans ce produit de propagande, sont présentées la capitale Boma, la nouvelle ville moderne Léopoldville (intéressantes prises de vue aériennes), les lignes de chemin de fer Boma-Tshela et Matadi-Léopoldville, la culture du cacao et la fabrication de l'huile de palme, les voies navigables, etc.
Le but du film est de saluer la civilisation et le progrès apportés par la Belgique chez les sauvages cannibales indigènes.
En 1924, le Baron Lambert avait tourné un long-métrage de 74 minutes intitulé "Un voyage au Congo" décrivant son voyage en bateau, train et voiture, du Maroc au Canal de Suez en passant par Dakar, Banana, Boma, Matadi, Léopoldville, Élisabethville et des brousses encore peu explorées. En 1934, Charles Dekeukeleire filmera une expédition en camion et automobiles, d'Alger jusqu'au Ruanda-Urundi en passant par le Congo. Le résultat, de soixante minutes, s'intitule "Terres brûlées". - DirectorJohn FordStarsSally O'NeilAlan DinehartFrank AlbertsonA society novelist brings a brash young chorus girl home in order to study her for inspiration for his new novel. His family is distraught, but soon her behavior has forever altered their snobbish ways.Un John Ford rare du début du cinéma sonore, adapté d'une pièce de théâtre bourgeois (comédie sentimentale) de Maude Fulton. Le scénario n'est pas très subtil.
Le spectateur doit trier.
Cette œuvre mineure n'a pas d'autre d'intérêt que de sa photographie (quelques jolis travellings avant, un décor contrasté avec pièce d'eau animée par des oies. Et des plans magnifiques depuis une balançoire) et une ahurissante longue scène de combat de catch entre de charmantes jeunes filles qui s'arrachent les vêtements jusqu'à l'érotisme suggéré.
Le directeur s'est offert un plaisir. Partagé. - DirectorMervyn LeRoyStarsJoan BlondellAnn DvorakBette DavisAlthough Vivian Revere is seemingly the most successful of a trio of reunited schoolmates, she throws it away by descending into a life of debauchery and drugs.Cette curiosité du Pre-Code attire d'abord par son casting de deux débutants (pour des seconds rôles), futures stars : Bette Davis, très jeune, qui montre ses jambes à la plage et Humphrey Bogart qui, à 33 ans, n'était déjà plus vert. Mais ce qui impressionne surtout dans "Une allumette pour trois", pourtant un petit budget, c'est le grand professionnalisme des studios hollywoodiens déjà en 1932 : déplacements de caméra, cadrages, jeu des acteurs, rythme rapide et les thèmes (frustration sexuelle, dépression, alcoolisme, soucis financiers, etc.) d'un scénario intelligent et travaillé (Le dénouement est particulièrement fort) pour un résultat frais et âpre, proche de la réalité, de la vie.
- DirectorAlexander EswayBilly WilderStarsDanielle DarrieuxPierre MingandRaymond GalleAfter his father sells his car, Henri "borrows" a stranger's car in order to make a date with a young woman. This act sees him fall foul of a gang of car thieves but after some discussion he joins their gang.Divertissement plein de fraîcheur, de surprises et de vie.
Avant son départ pour les USA, première (co-)réalisation en France de Billy Wilder, qui avait été scénariste à Berlin. Il avait entre autres participé au scénario de "Les hommes le dimanche" (1930), chef-d'œuvre du muet agonisant. Dois-je préciser que ce "Mauvaise graine" est moins maîtrisé que, par exemple, "Sunset Boulevard" dirigé par Wilder quinze ans plus tard ?
"Mauvaise graine", petit budget sans prétention autre que de divertir, a des faiblesses (aspect brut, fadeur des personnages et intrigue de type serial), mais il est préférable de les dépasser pour apprécier ses changements de tons rocambolesques, son extraordinaire fraîcheur et surtout certaines innovations qui annonçaient le cinéma moderne. Cela commence par une comédie dans le monde des voleurs d'automobiles (avec un curieux collectionneur compulsif de cravates !), puis se transforme en romance avant de se terminer en mélodrame. La très belle Danielle Darrieux, seize ans, éclatante de jeunesse, se montre en maillot de bain. C'est, par manque d'argent, tourné en décors naturels, dont de nombreuses scènes dans les rues de Paris, et en son direct. Il y a un magnifique travelling arrière sur une route, avec le vent qui souffle dans le micro. - DirectorJohn FordStarsEdward G. RobinsonJean ArthurArthur HohlA meek milquetoast clerk is mistaken for public enemy N° 1, and the notorious killer takes advantage of the situation.Un savoureux cocktail de parodie de film de gangsters et de screwball comedy par un John Ford inattendu, étonnamment discret. Mais avec une double dose (à la "Docteur Jekyll et Mister Hyde") du formidable Edward G. Robinson, en ennemi public numéro 1 et surtout en petit employé soumis et timide (personnage qui anticipe les deux rôles que Fritz Lang lui offrira : "La femme au portrait" en 1944 et "La rue rouge" en 1945), amoureux transi de la délicieuse Jean Arthur. Les scènes qui les réunissent sont délectables.
La dynamique mise en scène est mobile et fluide. Les trucages (split screens) sont invisibles, ce qui était une prouesse technique en 1935. Cette perfection ne pouvait naître que grâce au grand professionnalisme des studios hollywoodiens. "Toute la ville en parle" est un produit de la Columbia Pictures et le scénariste (Robert Riskin) a beaucoup travaillé avec Frank Capra (le multi-oscarisé "It Happened One Night/New York-Miami" l'année précédente), nous sommes donc dans l'univers de Capra.
Ford, même s'il n'est pas dans son élément, a réussi un divertissement hautement recommandable. - DirectorArchie MayoStarsLeslie HowardHumphrey BogartBette DavisA waitress, a hobo and a bank robber get mixed up at a lonely diner in the desert.Adaptation d'une pièce de théâtre de Broadway écrite par Robert E. Sherwood, il s'agit plus d'une romance adolescente que d'un film de gangsters : un intellectuel poète « bohème » et sans le moindre sou (mais impeccablement coiffé et habillé, avec une chemise blanche parfaitement repassée !) erre dans un désert de l'Arizona à la recherche de son salut qu'il trouve en la personne d'une jeune et jolie demoiselle (Bette Davis, déjà un peu trop vieille pour le rôle) attirée par l'art, confinée dans son trou perdu. Elle lui évoque Jeanne d'Arc. Forcément c'est le coup de foudre réciproque puisque les filles attirantes ne s'intéressent pas aux désargentés, sauf si elles vivent isolées. Et les mâles raffinés et cultivés sont rares au pays des rednecks. Loi de l'offre et de la demande. L'homme ayant plus d'expérience, il la quitte après un baiser car vivre en couple dans la misère fait « vieillir avant l'âge ». C'est alors qu'une bande de dangereux gangsters menée par Humphrey Bogart (rôle qu'il avait déjà joué sur les planches et l'a rendu célèbre) entre en scène, ce qui donnera l'occasion à l'artiste romantique de se montrer plus pathétique encore et, finalement, donner un sens à sa vie. Cette impression de fantasme juvénile idéalisé est accentuée par le tournage en studio dans d'irréels décors peints.
Deux ans plus tôt, Bette Davis et Leslie Howard formaient déjà un couple dans l'intense "Of Human Bondage/L'emprise". - DirectorTay GarnettStarsLeslie HowardHumphrey BogartJoan BlondellA New York bank plans to sell a Hollywood studio at a big loss. But the head accountant is suspicious and goes to investigate. He finds chicanery, romance, and help to save the studio.Peu vu en dehors des USA, "Stand-In" commence comme une très sympathique screwball comedy située dans le milieu des studios hollywoodiens. Une ex-enfant star, devenue doublure (Joan Blondell, la seconde et sage épouse dans "Une allumette pour trois" en 1932 et l'amie d'Edward G. Robinson dans "Bullets or Ballots/Guerre au crime" en 1936), rencontre un sévère financier (Leslie Howard) qui ne fait confiance qu'aux mathématiques… Humphrey Bogart joue le rôle secondaire d'un producteur-monteur, ivrogne par amour pour une garce superficielle dont il ne peut se détacher.
Malheureusement, le travail est bâclé. C'est parfois fastidieux. De nombreuses bonnes idées du scénario sont peu ou pas développées. Le film se termine en eau de boudin par du slapstick mou et un pesant discours politique confus. - DirectorArthur B. WoodsStarsEmlyn WilliamsAnna KonstamAllan JeayesA convict, just out of prison, is implicated in a murder and goes on the run, hitching a ride with a truck driver.Sous-Hitchcock tourné en studio à Londres, alors que le maître venait d'émigrer à Hollywood. Comparé à son génie, la réalisation ici paraît plate, le jeu est parfois maladroit. Les lumières proprement travaillées donnent un charme patiné à cette production ordinaire pleine d'invraisemblances, à l'intrigue ultra-prévisible. Ernest Thesiger (le docteur Pretorius dans "La fiancée de Frankenstein" en 1935) apporte, vers la fin, une bienvenue légère touche d'épouvante.
Il ne faut pas confondre ce film peu vu avec le supérieur "They Drive by Night/Une femme dangereuse a.k.a. (en Belgique) Les pirates de la route" réalisé pour Jack L. Warner deux ans plus tard par Raoul Walsh. Leur seul point commun est la mise en scène de conducteurs de camion, la nuit. - DirectorRaoul WalshStarsJames CagneyHumphrey BogartPriscilla LaneThree men attempt to make a living in Prohibitionist America after returning home from fighting together in World War I.Bouleversant. Meilleur film de gangsters, meilleur rôle de James Cagney, meilleur film de Raoul Walsh.
L'exposition du film est très longue et laborieuse : histoire classique de gangsters sur fond d'Histoire des USA. C'est plein de clichés (pourtant sans personnage de policier), peu distrayant et doucement soporifique. Mais après une heure, l'amour fait son apparition et gouverne alors les personnages. Gladys George aime James Cagney qui aime Priscilla Lane qui aime Jeffrey Lynn. Le spectateur comprend les motivations amoureuses de chacun (le cœur n'est pas si hasardeux qu'on le prétend parfois) et s'identifie aux personnages grâce au solide scénario complexe et au casting précis. James Cagney, détruit par l'amour (« Je suis malade de te voir essayer d'éteindre avec tant d'alcool bon marché la flamme pour elle qui te consume »), finira par se sacrifier pour sauver la famille de celle qu'il ne peut s'empêcher d'aimer ("He used to be a big shot"). C'est bouleversant. Meilleur film de gangsters, meilleur rôle de James Cagney, meilleur film de Raoul Walsh.
Priscilla Lane ("Saboteur/Cinquième colonne" d'Alfred Hitchcock en 1942) chante magnifiquement quelques-unes des plus belles chansons d'amour entendues au cinéma. Dont le standard "It Had To Be You" ("And even be glad, just to be sad Thinking of you"). À noter que qu'il a aussi été interprété par Dooley Wilson dans "Casablanca" (1942) et par Diane Keaton dans "Annie Hall" (1977), le meilleur Woody Allen.
Une scène de retrouvailles d'un ancien couple après des années, avec un garçonnet qui s'amuse déguisé en cow-boy, fut peut-être une source d'inspiration pour la fin de "Les parapluies de Cherbourg" (1964) de Jacques Demy. - DirectorAllyn ButterfieldPaul L. HoeflerDr. Paul Hoefler, a prominent explorer, organizes an exhibition to track down a secret cannibalistic society in Africa known as the "Leopard Men." The members of this society wrap themselves in leopard skins and conceal their hands in gloves fitted with steel knives shaped like the claws of a leopard, which they use to tear out the throats of their victims. As an initiation rite, the mark of the beast is burned into the body of the initiate, and if he cries out, he is put to death. When this group of assassins comes to the attention of the British government, Hoefler organizes an expedition to photograph the rites of the Leopard Men in hopes of bringing them to trial. After boarding the Kenya and Uganda Railroad, Hoefler enters the interior of Africa. In Nairobi, he meets his faithful servant Ali, who accompanies Hoefler as he treks into Central Africa, the source of the Nile. At the Nile, they board a river steamer headed for the Congo, where a native chief tells Hoefler that the Leopard Men reside in Abyssinia in North Africa. As the expedition nears Abyssinia, a swarm of locusts descends upon the fields and jungle, destroying all vegetation. At a point above the Nile, the expedition finds the skins and claws of the Leopard Men. Hoefler then splits his forces, sending Ali to scout the area while he follows the tracks. In the depths of the jungle, Ali finds a village inhabited by King Kanuba and his tribe of Leopard Men. There Ali witnesses the tribe whips themselves into a frenzy in preparation for the slaughter of a human victim, the heart and liver of which they will present to the king. Returning to camp, Ali warns Hoefler of the impending murder. Hoefler and his men then infiltrate Kanuba's village, but they are chased away by the savage Leopard Men. Later that night, the Leopard Men proceed with their human sacrifice, leading Hoefler to describe the Africans as "savage."Mondo incunable rarissime mais médiocre.
À la fin des années 1920, l'Américain Paul Hoefler filme son voyage en Afrique équatoriale (Kenya, Ouganda, Congo belge, etc.) Tribus, chasses, animaux sauvages. En 1930 sort "Africa Speaks!", un documentaire, supervisé par Walter Futter, sur ce safari dans lequel, déjà, le spectateur voyait un jeune garçon tué par un lion.
Dix ans plus tard. Hoefler produit un film d'exploitation précurseur du « mondo » (caractérisé par une approche pseudo-documentaire très crue, dont le montage et le choix des images choquantes mettent en avant un aspect racoleur ou tabou), en ajoutant à ses anciens rushes un scénario idiot et de nouvelles images tournées, probablement aux USA, avec des animaux dressés, le tout astucieusement monté à la louche par un pro.
Résultat, l'explorateur est devenu dans la fiction traqueur de cannibales et suit, sur des centaines de kilomètres, la piste des « signes de la Bête » (en réalité les scarifications traditionnelles de certaines tribus). La conclusion de ce cirque est pour le moins décevante.
Aucun rythme, aucun glamour, aucune présence féminine, aucune crédibilité, aucun humour… À réserver aux historiens du cinéma et aux étudiants en montage. - DirectorJohn FordStarsCharley GrapewinGene TierneyMarjorie RambeauHillbilly family farm life in 1941 rural Georgia.Réalisé dans la foulée du succès des "Raisins de la colère", "La route au tabac" est son pendant plus grotesque. Adapté d'une pièce de théâtre, elle-même adaptée d'un roman, le résultat est bavard et peu subtil. Du burlesque, ajouté pour adoucir le sordide, alourdit la charge.
C'est l'histoire d'une famille miséreuse de rednecks bientôt expulsée de sa ferme en ruine par la banque. La direction des comédiens est pauvre. Gene Tierney, débutante, subit son pire rôle (une demeurée nymphomane pouilleuse). Les autres personnages sont aussi taillés dans la veine « truculente » puisqu'une mère, qui se lamente de ne pas avoir de nouvelle de seize de ses enfants, méprise les deux qui sont encore sous son toit et déménage sans se soucier du sort de la grand-mère disparue dans les bois ou décédée.
Une œuvre mineure de John Ford, bizarre pour ne pas dire ratée. L'atmosphère de décrépitude, de putréfaction est néanmoins convaincante grâce aux décors (de studio), à la poussière et aux feuilles mortes. Une séquence, vers la fin du film, est judicieusement mise en scène et photographiée en contre-jour, sous de menaçants nuages. Un montage qui élague les dialogues serait pertinent. - DirectorAkira KurosawaStarsTakashi ShimuraSôji KiyokawaIchirô SugaiWorld War II film about female volunteer workers at an optics plant who do their best to meet production targets.Magnifique film de propagande au scénario ridicule.
Le deuxième film -crédité- d'Akira Kurosawa est un pur produit de propagande destiné à motiver au travail les Japonaises pendant la seconde guerre mondiale. Le scénario est laborieux et sans intérêt autre qu'historique. Au second degré, cette histoire de stakhanovistes féministes patriotes dans des dortoirs et lieux clos débordants de femelles, qui anticipent les films de prison de femmes (WIP), peut faire sourire. J'ai eu la chance d'assister à la projection d'une bonne copie en cinémathèque. La mise en scène, la photographie, les cadrages, les déplacements de caméra, le jeu parfaitement dirigé des actrices justifient la vision de l'œuvre septante ans plus tard. À éviter si copie médiocre. - DirectorCarl Theodor DreyerStarsWanda RothgardtGeorg RydebergGabriel AlwSet entirely in one room, an innocent young man is accused of plagiarizing the work of an old professor. Later, he will be blamed for the professor's murder.Une série B d'un maître qui n'est pas un maître de la série B.
Du théâtre filmé sans justesse. Des plans-séquences lâches de deux comédiens dans un seul décor de studio. Des cadrages parfois hasardeux. Une musique tonitruante. Une esthétique qui annonce les premiers téléfilms. Des dialogues kitsch et parfois involontairement comiques. Une intrigue policière à invraisemblables rebondissements dignes de la première partie de « Numéro 17 » d'Alfred Hitchcock.
Si cette production suédoise très bon marché ne devait pas dénoter au milieu des produits courants des salles de quartier de l'époque, le résultat est très loin du raffinement plastique, des lumières ciselées, de la grâce picturale, des mouvements de caméras précis et de la rigueur formelle de « Jour de colère » tourné par le cinéaste deux ans plus tôt au Danemark.
Quelles ont été les conditions de production ? Le budget semble dérisoire voire miséreux, le tournage fut sans doute rapide. Le cinéaste se serait désintéressé du projet car les comédiens lui auraient été imposés alors qu'il avait choisi un autre casting.
Un rarissime et curieux long-métrage sonore qu'il faut contextualiser dans la carrière de Dreyer en 1945 en Suède. Ne pas s'attendre à de l'Art avec un A majuscule. - DirectorLeo McCareyStarsBing CrosbyIngrid BergmanHenry TraversAt a big city Catholic school, Father O'Malley and Sister Benedict indulge in friendly rivalry, and succeed in extending the school through the gift of a building.Suite de "Going My Way/La route semée d'étoiles" (1944), "Cloches de Ste Marie" est un film populaire à la mode de l'époque, réalisé par un Leo McCarey que l'on avait connu plus inspiré (le meilleur Marx Brothers "La soupe au canard" en 1933, la comédie de remariage "The Awful Truth/Cette sacrée vérité" en 1937.)
Il est question de conflits pédagogiques et prières à Dieu de don immobilier.
Ce produit démodé n'aurait aucun intérêt s'il ne mettait en scène Ingrid Bergman (qui chante une chanson) donnant des cours de boxe en costume de nonne. - DirectorJohn FordEmilio FernándezStarsHenry FondaDolores Del RíoPedro ArmendárizAnti-Catholic and anti-cleric policies in the Mexican state of Tabasco lead the revolutionary government to persecute the state's last remaining priest.Le John Ford expressionniste de "The Informer/Le mouchard" adapte à gros traits le roman de Graham Greene "The Power and the Glory" en édulcorant ses aspérités pour respecter le Code Hays (Motion Picture Production Code).
Henry Fonda, en prêtre catholique, porte sur ses épaules toute la culpabilité de l'Humanité. Dolores del Rio est totalement artificielle en Vierge Marie-Madeleine. Tous les second rôles surjouent plus ou moins hystériquement, comme dans la plupart des Ford. Le scénario est lourd et cousu de fil blanc.
Restent des lumières travaillées, une splendide photographie grâce à un tournage en décors naturels au Mexique. Certains plans rappellent "¡Que Viva Mexico!" de Sergei Eisenstein. Le directeur de la photographie est Gabriel Figueroa qui travaillera beaucoup avec Luis Buñuel ("Los olvidados ", "El", "Nazarin", "L'ange exterminateur", etc.) mais la subtilité narrative de "The Fugitive/Dieu est mort" est loin de celle de Buñuel, même de ses productions mineures. Gabriel Figueroa allait aussi travailler en 1964 pour John Huston ("La nuit de l'iguane".)
Sur le même thème (la lutte d'un prêtre), deux films sont infiniment supérieurs (les deux d'après Georges Bernanos) : "Journal d'un curé de campagne" (1950) de Robert Bresson et "Sous le soleil de Satan" (1987) de Maurice Pialat. - DirectorLewis MilestoneStarsIngrid BergmanCharles BoyerCharles LaughtonIllegal refugees lead dark lives in pre-World War II Paris.Le prometteur "Arc de triomphe" souffre de deux problèmes majeurs : 1) Le contexte est un fictionnel milieu des réfugiés clandestins à Paris, juste avant la seconde guerre mondiale. Le personnage principal est un sans-papier qui exerce la chirurgie. Il est difficile d'admettre qu'un chirurgien persécuté par les nazis ne soit pas régularisé en tant que réfugié politique par la France ou un autre pays. Il est aussi invraisemblable qu'un chirurgien pratique dans une clinique en France alors qu'il est en situation irrégulière. 2) Le film aurait dû être beaucoup plus long et a été brutalement raccourci au montage. Le spectateur sent les trous. L'argument, hésitant, superpose deux intrigues qui, en raison des coupures, semblent déséquilibrées, forcées, fabriquées. C'est confus.
Même si quelques lumières et coiffures ne sont pas flatteuses, Ingrid Bergman est au sommet de sa beauté dans cette romance tragique à la Frank Borzage. Certains gros plans de l'actrice sont magnifiques. Des séquences sont très belles mais l'ensemble ne tient pas. - DirectorStanley DonenStarsCary GrantIngrid BergmanCecil ParkerAn actress who has given up on love meets a suave banker and begins a flirtation with him--although he's already married.Comédie romantique mineure au casting de rêve.
Adaptée d'une insignifiante pièce de théâtre bourgeois, cette comédie romantique n'est qu'un prétexte pour réunir une seconde fois la plus désirable actrice et le plus élégant acteur de l'Histoire du cinéma, douze ans après "Notorious/Les enchaînés". On est loin de l'art de Gustaf Molander, d'Alfred Hitchcock ou de Roberto Rossellini mais la mise en scène de Stanley Donen ("Chantons sous la pluie" en 1952) est délicate, comme les couleurs du film (en Technicolor). Il y a Londres, des robes et des fleurs, dont des roses rouges.
C'est léger et voluptueux. Idéal le dimanche après-midi. - DirectorKåre BergstrømStarsErling LindahlBjørg EnghHenny MoanA group of friends travel to a cabin in the Norwegian forest. It's a rumor that at night a crazy man can be heard screaming at a lake nearby the cabin.Un groupe de six amis bourgeois trentenaires se rend à la montagne, dans un chalet situé près d'un lac peut-être hanté…
"De dødes tjern/Lake of the Dead a.k.a.The Lake of the Damned" n'est ni un film noir, ni un film d'horreur qui aurait annoncé la vague des films de zombies, les films d'exploitation gore ou un précurseur oublié d'"Evil Dead" (1981, Sam Raimi). Il s'agit d'un whodunit psychologique tiré par les cheveux, une petite production superficielle et bavarde, à la photographie soignée (Quelques plans rappellent les estampes japonaises), mais à la mise en scène plutôt plate. Les acteurs sont plus familiers du théâtre et cela se sent.
Ce film n'est pas à voir absolument. C'est une curiosité mineure, à la lisière de l'épouvante, tournée dans des décors naturels pittoresques.
Le directeur Kare Bergstrom réalisera un second film dans le même genre en 1964 ("Klokker i måneskinn") qui est resté très obscur en dehors de la Norvège. - DirectorErik LøchenStarsRolf SøderBente BørsumTor StokkeTwo men attracted to the same woman are attending a trip with her in the Mountains during the bird hunting season. A triangular love drama ending with tragedy. Or is it, really?Le premier long métrage d'Erik Løchen, âgé de 35 ans en 1959, influencé par le Nouveau roman et Berthold Brecht, était à la pointe de la modernité cinématographique. La musique du film (son rythme, son montage, son son, son image) et son thème sont clairement inspirés par Ingmar Bergman (et Michelangelo Antonioni), mais aussi par la première œuvre de la Nouvelle Vague ("La Pointe Courte" réalisé par Agnès Varda en 1955). Il est étonnamment contemporain de "Hiroshima mon amour" d'Alain Resnais, scénarisé et dialogué par Marguerite Duras, sorti deux mois plus tôt. Et surtout il anticipe le travail filmique d'Alain Robbe-Grillet (entre autres pour "L'Année dernière à Marienbad" du même Resnais en 1961) et, timidement, certaines inventions de Jean-Luc Godard ou de Peter Watkins (qui à l'époque expérimentait déjà les formes de narration qu'il développerait plus tard.)
Le scénario (un éternel triangle amoureux) bouscule les conventions en détruisant la chronologie et en passant sans cesse, et de manière imprévisible, du point de vue d'un personnage à l'autre. Ce qui au début peut sembler laborieux, mais cette impression négative disparaît dès que le spectateur commence à s'attacher aux personnages, en s'identifiant à eux. "Jakten/La chasse" est aujourd'hui injustement méconnu, alors qu'il avait été sélectionné pour la Palme d'or à Cannes et qu'il a une importance incontestable de précurseur dans l'Histoire du cinéma.
En 1972, le cinéaste réalisera un second long métrage titré "Motforestilling", une réflexion théorique sèche (pas de personnage auquel le spectateur peut s'identifier), jazzy et sans profondeur, utilisant une mise en abyme, sur le langage cinématographique, assaisonnée de lieux communs bourgeois sur des sujets politiques. Dans cette catégorie (le film sur un film en train de se faire), je préfère les audaces plus ambitieuses de Jean-Luc Godard (par exemple "Le vent d'est" réalisé avec Jean-Pierre Gorin en 1969), la fulgurante lucidité de Michel Desrois ("Lettre à mon ami Pol Cèbe" en 1970), l'aventure généreuse de Roger Diamantis ("Si j'te cherche... j'me trouve" en 1974) ou la sensibilité ludique de François Truffaut ("La Nuit américaine" en 1973).
Un an après, en 1973, Erik Løchen s'apprêtait à tourner "Knut Formos siste jakt", qu'il avait écrit, lorsqu'il est tombé malade. Il fut remplacé à la direction par un certain Jan Erik Düring, à qui le plus important cinéaste norvégien offrira son dernier scénario en 1980, l'absurde et expérimental "Fabel". Il est mort en 1983, à l'âge de 59 ans. - DirectorKaneto ShindôStarsNobuko OtowaTaiji TonoyamaShinji TanakaA family of four are the sole inhabitants of a small island where they struggle each day to irrigate their crops.Attiré par la bonne réputation du film, la première heure me laissait sceptique : qu'est-ce que ce sous-produit néoréaliste à propos d'un artificiel (plutôt jeune) couple masochiste enfermé volontairement, avec ses deux petits garçons, sur une île, à deux kilomètres de la civilisation contemporaine, soutenu par une musique assommante ?
J'étais irrité par les costumes trop sensuels pour être crédibles, l'actrice trop séduisante pour ne pas quitter un paysan frustre qui la bat. Ce couple ne survivrait pas une année dans la vraie vie. Seulement quelques respirations, hors de ces facilités scénaristiques, ouvraient une porte vers le cinématographe : une fête traditionnelle, les magnifiquement photographiés bourgeons du printemps, le blé animé par le vent, une escapade touristique en ville.
Le noir et blanc, le grain, le format, la technique et le décor ressemblent au début de « L'Avventura » d'Antonioni.
Je pensais qu'il n'était pas étonnant que ce film ait été primé par l'URSS en 1961 (éloge des travailleurs pauvres stakhanovistes, mépris des commerçants radins et profiteurs, conditions horribles des classes laborieuses dans les pays capitalistes, contre-plongée sur les imaginés « héros positifs ».) Dans les sixties, l'Occident découvrait, ébloui, le cinéma et le pittoresque folklorique japonais. Aujourd'hui, la culture japonaise fait partie de la culture mondialisée. Elle impressionne moins qu'à l'époque. Depuis cinquante ans, son charme pittoresque a subi les outrages du temps. Les films de Kurosawa, Mizoguchi, Ozu, Naruse et autres maîtres ont défriché le terrain.
Néanmoins, après plus d'une heure de projection, le faux devient vrai, le cinéma prend vie, la virtuosité finit par dominer le spectateur défait, les larmes aux yeux, comme devant les Satyajit Ray des débuts.
En fin de compte, un excellent mélodrame, joliment photographié, avec un remarquable son (si l'on oublie la ritournelle pompeuse et répétitive.) - DirectorClaude de GivrayFrançois TruffautStarsChristian de TillièreRicet BarrierJacques BalutinJean Lerat de la Grignotière is as full of himself as his name is long. Heeding (somewhat reluctantly to be true) the call of the Motherland he goes to the barracks where he is to accomplish his military duty. Posted to Corporal Bourrache's platoon he is surprised to meet there...Joseph, his own servant. Making blunder after blunder Jean gets hazed by his comrades and punished by his officers while Joseph's adaptation to military life is as smooth as can be. All this does not prevent the young snob from courting Catherine, the colonel's daughter, not very successfully at the beginning. Things start shaping better when he accepts to play a part in "Tire-au-flanc", Mouëzy-Eon's famed comedy. Interpreting the servant while Joseph plays his master, the successful beginner at long last becomes popular among the other soldiers and gets Catherine's hand as a bonus.Cinquième adaptation cinématographique, très Nouvelle Vague, du vaudeville militaire d'André Mouëzy-Éon (par ailleurs auteur de l'adaptation théâtrale du roman de Georges de La Fouchardière "La Chienne", magistralement porté à l'écran en 1931 par Jean Renoir, puis en 1945 par Fritz Lang sous le titre "La rue rouge") et André Sylvane, après un court (perdu ?) en 1912, la célèbre (et pas si réussie, malgré la présence de Michel Simon) de Renoir en 1928 et deux autres, oubliées, en 1933 (avec Simone Simon) et 1950 (avec Francis Blanche).
François Truffaut, en récréation entre "Tirez sur le pianiste" et "Jules et Jim", a produit ce divertissement populaire et l'a co-réalisé (Il aurait surtout participé au montage). Le véritable réalisateur est Claude de Givray, un proche du cinéaste (dont il fut l'assistant sur "Les Mistons" en 1957) qui venait d'être libéré du service militaire. Il co-scénarisera deux chapitres du cycle Antoine Doinel : "Baisers volés" en 1968 et "Domicile conjugal" en 1970. Plus tard, devenu directeur de la fiction de TF1, il sera notamment responsable de la série "Julie Lescaut".
"Tire-au-flanc 62" est bourré de références cinéphiliques, dont un hommage à "À propos de Nice" de Jean Vigo. L'image est de Raoul Coutard. La jeune Bernadette Lafont joue son propre rôle, Pierre Étaix fait une très courte apparition, le dessinateur Cabu ("Le Grand Duduche") et le trop tôt disparu Jean-François Adam (l'amoureux de Colette dans "Antoine et Colette" en 1962 et "Baisers volés" en 1968, le prof de philo dans "Passe ton bac d'abord" de Maurice Pialat en 1979 et, surtout, réalisateur la même année du magnifique "Retour à la bien-aimée" avec Isabelle Huppert, Jacques Dutronc et Bruno Ganz) font partie des principaux troupiers.
Si ce n'est bien sûr pas un sommet de l'art truffaldien, la mauvaise réputation de l'œuvre n'est pas justifiée. Il s'agit du meilleur film du genre comique troupier (bidasserie ou sa variante "Police Academy") que j'ai vu. - DirectorAnatole LitvakStarsIngrid BergmanYves MontandAnthony PerkinsA successful business woman, dissatisfied with her current, philandering lover, starts an affair with a much younger man.Injustement méconnu et sous-estimé, "Goodbye Again/Aimez-vous Brahms ?", d'après Françoise Sagan, dresse le portrait de Paula Tessier, décoratrice d'intérieur parisienne aisée âgée de quarante ans, en couple depuis cinq années avec Roger Demarest, mondain cadre supérieur commercial. Leur « union libre » permet à l'amant de collectionner les jeunes conquêtes, ce qui fait souffrir Paula. Affectivement dépendante mais se sentant délaissée, elle rencontre Philip Van der Besh, le fils un peu déséquilibré d'une richissime cliente, qui devient obsédé par cette séduisante femme mûre. Triangle amoureux.
La mise en scène est délicatement précise et élégante. La bande-son est contemporaine des débuts de Serge Gainsbourg. La chanteuse Diahann Carroll illumine une scène remarquable.
Avec "Le cercle rouge" (1970) de Jean-Pierre Melville et "I... comme Icare" (1979) de Henri Verneuil, c'est l'un des meilleurs rôles d'Yves Montand, juste en amant usé, dragueur et jaloux qui trouve la confiance et la tendresse avec sa régulière, le sexe et le piment ailleurs. Le noir et blanc semble rajeunir l'acteur par rapport à sa performance dans "Let's Make Love/Le milliardaire", tourné un an plus tôt.
Ingrid Bergman est à peine crédible dans son rôle de femme trop vieille car en 1961 elle était encore rayonnante. Comme d'habitude, elle est parfaite.
Le choix malheureux d'Anthony Perkins, immédiatement après "Psycho", dans un rôle proche et un jeu similaire, est le gros problème du film. Lui est trop crédible en fils déséquilibré materné et gâté par sa génitrice. Le spectateur s'attend constamment à le voir surgir avec son couteau.
Cette œuvre de qualité a été réalisée cinq ans trop tard. La « Nouvelle vague » était passée par Paris et rend ce film prématurément vieillot, périmé avant la date.